Entretien avec un... égyptologue.
Hier, Olivier et moi avons eu l'opportunité de rencontrer Alessandro, un jeune égyptologue italien qui s'est installé en Belgique. Il nous a été présenté par papa pour nous permettre de discuter avec quelqu'un qui vient de là-bas, qui y a vécu et qui a eu le temps de comparer les deux pays. Ce fut très instructif. Merci à vous deux pour votre temps et l'attention que vous nous avez portée.
Tout d'abord, pourquoi s'est-il installé en Belgique ?
Il faut savoir que trouver du travail en Italie n'est pas chose facile, du moins, pas plus qu'en Belgique. De nombreux étudiants sortent de l'école avec un diplôme universitaire mais ne trouvent pas de travail dans leur branche. Ce fut le cas d'Alessandro. Alors, pour s'adonner à sa passion, il n'a eu d'autre choix que l'expatriation. Pour peu, il se serait retrouvé en France ou en Angleterre, les deux pays les plus susceptibles de lui proposer un poste.
Le travail, donc ! En Italie, c'est la crise. Pas de doute, nous sommes tous logés à la même enseigne. Il est possible de trouver du travail, surtout si on est un bon operaio (ouvrier) ou si on est prêt à des concessions. Il faut parfois accepter des boulots moins valorisants que ceux pour lesquels on a fait de looooongues études mais on en trouve. Le chômage est limité à 6 mois, après la pension versée est ridicule, quelques 300€ par mois. Le plus gros souci est de décrocher un emploi à durée indéterminée... ceci n'est pas sans me rappeler quelque peu ce qui se vit ici en Belgique !
Les enfants : pas beaucoup de pensées pour nos bambins en Italie, je comprends que leur taux de natalité soit l'un des (sinon LE) plus bas d'Europe et encore, nous dit Alessandro, les étrangers aident à le gonfler ! Pas d'allocations familiales en tant que telles, mais une majoration du salaire sous forme de réduction du précompte chez les deux parents équivalent pratiquement aux allocations perçues en Belgique. Ceci dit, l'information est à creuser. L'école est gratuite, comme ici. Seuls les livres sont payants mais des bourses sont organisées dans les écoles. Pas d'école libre mais des écoles privées TRES chères, et moins efficaces semble-t-il. Pas d'école maternelle non plus et pas d'organisation d'accueil pour aider les parents. Heureusement, nos enfants sont grands. L'école primaire dure 5 ans, de 6 à 11. Puis, vient le collège, 3 ans, et le lycée. Le collège est le moment de battement dans l'enseignement. Le lycée, par contre, est une étape sérieuse du cursus scolaire. Il nécessite beaucoup de sérieux et de travail. Plusieurs options sont possibles : classique (latin, grec), scientifique ou langue mais dans tous les cas le latin est une matière INCONTOURNABLE ! Si le lycée est très sélectif, il existe également l'enseignement technique et le professionnel mais ils ne permettent pas l'accès direct à l'université. L'école se donne 6 jours par semaine mais uniquement la matinée, sauf si on ajoute certaines options qui se donnent l'après-midi (une langue supplémentaire, par exemple). Le niveau scolaire secondaire serait bien meilleur en Italie.
Le coût de la vie : les énergies sont beaucoup moins chères, de même que l'eau, le téléphone et internet (mais il faut reconnaître qu'en Belgique nous sommes parmi les plus chers). L'assurance auto, pour un nouveau conducteur de voiture moyenne, est très élevée : +/-1.500€/an. Somme toute, comme chez nous. Le budget nourriture est approximativement réduit de moitié. Selon Alessandro, il faisait ses courses une fois par semaine, sans se priver, pour une trentaine d'euros alors qu'ici il en a pour 50-60 euros en faisant attention à ne pas faire d'excès. Les fruits et légumes, l'eau, la viande, sont autant de produits beaucoup plus chers chez nous. Il est bien plus aisé de manger sainement en Italie car les produits naturels y sont meilleur marché. Ici, il revient souvent moins cher de manger un plat tout préparé que de se cuisiner une soupe maison et un repas comprenant la dose recommandée de légumes. Ne parlons pas des collations des enfants.
Les soins de santé : Alessandro a vanté la qualité du système de soins de santé italien. Il fut fort étonné quand, arrivé en Belgique, il a du payer les soins médicaux et s'affilier à une mutuelle. Pas de mutualité en Italie, gratuité pratiquement totale des soins, examens médicaux et médications traitant les maladies chroniques (hypertension, asthme,...) pour tous. Attention cependant, les dents ne sont pas concernées par cette gratuité, malheureusement.
Religion : la Toscane et l'Ombrie étant des régions "de gauche" par tradition, leurs habitants sont moins à cheval sur les questions religieuses et les valeurs sociales leur tiennent à coeur. Le cours de religion est facultatif mais aucune autre option n'est proposée.
Le cadre de vie : visiblement, la Toscane s'apparente assez à nos Ardennes : mêmes infrastructures, un taux d'insécurité ridicule, une vie calme et paisible avec les ragots des petites vieilles derrières leurs fenêtres ^^. Rien de neuf pour nous, c'est une copie conforme de nos villages, le soleil en plus.
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