Mais que demande-t-elle ?
J'ai un emploi sûr, à la Communauté française, nous avons acheté notre maison, notre famille est en Belgique, mais qu'est-ce qui me pousse à laisser tout cela pour l'Italie ? Voilà une question intéressante, voire même capitale.
D'abord, relativisons. Mon emploi est effectivement sûr mais, même si je l'aime beaucoup, je ne compte pas l'exercer jusqu'à la fin de mes jours. Je ne me vois pas à 60 ans me faire insulter par des morveux de 15 ans ou interrompre des bagarres de mécaniciens. Bien entendu, j'aime mes élèves, je connais les nombreux avantages de mon métier mais j'en connais aussi les inconvénients ainsi que mes limites. Donc, non, il ne m'est pas vital de préserver ce bien précieux. Un autre travail fera aussi l'affaire. Bien entendu, j'ai des projets précis quant à mon occupation mais je ne tire pas de plans sur la comète, advienne que pourra.
Notre maison est la première où nous nous soyons fixés mais ce ne sont que des murs. Je ne demande qu'à avoir une maison, un jardin et une place pour mon âne. Qu'importe la maison, ce qui compte, c'est ce qu'on y vit. Nous ne laissons pas nos joies dans les murs, nous les y vivons mais, une fois passés, les meilleurs moments restent dans notre mémoire, pas dans des briques.
Notre famille ne sera pas bien loin. Evidemment, nous ne nous verrons plus aussi souvent, encore que, certains membres de notre famille ou certains amis risquent de nous voir plus souvent. Par contre, les moments que nous passerons ensemble seront probablement plus agréables car attendus.
Mais cela ne nous dit pas pourquoi partir... Pas d'Eldorado, pas de travail spécifique en vue, pas de retour auprès de la famille, alors quoi ?
Le soleil, le calme, le confort de vie ! Cela peut sembler farfelu ou léger et pourtant, depuis quelques années, c'est notre cheval de bataille. Pas question d'attendre la pension pour, peut-être, envisager de vivre comme nous le voulons. Que de temps perdu ! Non ! Nous sommes encore jeunes, mais déjà conscients et expérimentés, c'est maintenant qu'il faut agir. Nous sommes aptes à nous adapter, nos enfants sont jeunes, pas encore liés à un amour en Belgique, c'est aujourd'hui qu'il faut passer à l'action. De nombreuses personnes font le même rêve mais restent coincés par les circonstances de la vie et n'osent pas faire le pas. Pourquoi se priver lorsque l'on sait ce qu'on veut ? Ne pas remettre à plus tard, oser, foncer, c'est la seule façon de vivre ses rêves.
Et des rêves, j'en ai plein la tête. Dans chacun, nous sommes heureux, unis et nous profitons du meilleur que la vie peut nous apporter. On n'a rien sans rien... Donnons-nous les moyens !
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